La dysbiose intestinale, déséquilibre du microbiote, est étroitement liée au développement de maladies chroniques via plusieurs mécanismes physiologiques clés
Inflammation systémique et perméabilité intestinale
- Production de LPS : Certaines bactéries pathogènes libèrent des lipopolysaccharides (LPS) qui déclenchent une inflammation chronique, facteur commun à l’obésité, au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires.
- Hyperperméabilité intestinale : La dysbiose fragilise la barrière intestinale, permettant le passage de toxines bactériennes dans la circulation sanguine. Ce phénomène favorise des inflammations hépatiques, musculaires ou vasculaires (athérosclérose).

Perturbations immunitaires
- Maladies auto-immunes : La dysbiose altère la régulation immunitaire, augmentant les risques de polyarthrite rhumatoïde, lupus ou sclérose en plaque.
- Réponses infectieuses : Un microbiote déséquilibré aggrave la gravité des infections (grippe, COVID-19) et réduit la résistance aux pathogènes.
Impacts métaboliques
- Obésité et diabète : La perte de diversité microbienne réduit la synthèse de vitamines (comme la biotine) et perturbe le métabolisme énergétique, favorisant le stockage des graisses.
- Maladies cardiovasculaires : Les molécules inflammatoires d’origine bactérienne accélèrent la formation de plaques d’athérome.
Troubles neurologiques et psychiatriques
- Maladies neurodégénératives : La dysbiose influence la progression de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson via des métabolites neuroactifs.
- Troubles de l’humeur : Un déséquilibre du microbiote perturbe la production de sérotonine, liée à la dépression et à l’anxiété.
Pathologies digestives chroniques
- MICI (Crohn, RCH) : La dysbiose entraîne une dominance de bactéries pro-inflammatoires, aggravant les lésions intestinales.
- Syndrome de l’intestin irritable : 65 % des cas sont associés à un microbiote déséquilibré, avec des symptômes comme ballonnements et douleurs.
Facteurs aggravants
- Antibiotiques : Même de courts traitements peuvent induire une dysbiose persistante, augmentant les risques d’allergies, d’eczéma ou de maladies métaboliques à long terme.
- Alimentation pauvre en fibres : Elle réduit la diversité bactérienne, favorisant l’inflammation chronique.
Cette interconnection explique pourquoi la restauration du microbiote (via probiotiques, prébiotiques ou transplantation fécale) représente une piste thérapeutique majeure pour ces pathologies.